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Résidence d’artiste — Noa Blanche Beschorner à Paraloeil
En octobre, Paraloeil a accueilli en résidence la cinéaste et commissaire Noa Blanche Beschorner, basée entre Montréal/Tiotià:ke et Berlin. Son travail, ancré dans une exploration de la durée et des gestes du quotidien, se déploie à travers un regard documentaire attentif, où chaque image devient un espace de réflexion sur le temps, la mémoire et la présence.
Durant son séjour, Noa a poursuivi ses recherches autour du cinéma expérimental et de ses formes d’écriture, en dialogue constant avec les espaces traversés et les personnes rencontrées. Sa résidence s’est conclue par une soirée de projection à Paraloeil, où elle a proposé une sélection de films dessinant un paysage visuel sensible, où ses propres œuvres résonnaient avec celles qui l’inspirent.
Cette soirée fut l’occasion d’échanger autour des formes d’observation, des influences croisées et de cette attention singulière portée au réel, celle qui caractérise la démarche de Noa Blanche Beschorner.
Dans le texte qui suit, Noa revient sur son expérience de résidence à Paraloeil, partageant ses réflexions et impressions issues de ce temps de création et d’exploration :
Du 19 au 29 octobre, j’ai séjourné à Rimouski avec mon co-réalisateur, Samuel Terry Pitre, dans le cadre d’une résidence de création chez Paraloeil. Ce séjour s’inscrivait dans une démarche de recherche-création autour de notre projet en cours sur les pylônes électriques au Québec. Il nous a permis à la fois de nous rapprocher de notre sujet et d’amorcer concrètement le tournage.
Munis de notre caméra 16 mm, nous avons entamé le repérage et le tournage entre Montréal et Rimouski, avec l’ambition de poursuivre éventuellement jusqu’aux centrales hydroélectriques du Nord du Québec. En parallèle du film, une publication imprimée viendra explorer les relations entre hydroélectricité, Premières Nations, travailleurs et autres communautés concernées. Les deux médiums se répondent, tout en proposant des perspectives distinctes.
À Rimouski, nous avons tourné plusieurs plans de pylônes : dans le brouillard, près des champs, du fleuve, et le long du Bas-Saint-Laurent. Nous avons également réalisé un portrait de notre hôte, Claude, près de « son pylône », qui borde son terrain maraîcher. Le développement des pellicules 16 mm est prévu sous peu, et nous avons hâte d’en découvrir les premières images.
Nous avons aussi bénéficié d’un mentorat avec Guillaume Levesque, axé sur la prise de son synchrone et les défis techniques liés à la caméra 16 mm. Cette rencontre nous a permis d’enrichir la dimension sonore du projet et d’affiner notre approche technique.
J’ai également présenté un programme de films expérimentaux, comprenant Sous le soleil exactement, l’œuvre qui m’a valu le Prix spécial du jury aux RIDM en 2024 et m’a permis d’obtenir la résidence, ainsi que Quatre altitudes bosniaques, réalisé avec Samuel Terry Pitre, qui expose notre méthode et notre approche du film sur les pylônes. J’ai également présenté Interior N.Y. Subway de G.W. Bitzer, 11 Parking Lots + 1 Gradual Sunset d’Aaron Zeghers et Harmonica de Larry Gottheim. Ce programme situait ma démarche en continuité avec l’histoire du cinéma structurel et durationnel.
Un grand merci à Noa et à Samuel pour leur partage !

